Eza Paventi | Les souliers de Mandela


Eza Paventi, Les souliers de Mandela. Couverture.

J’ai été contactée il y a quelques temps par Kennes Editions qui m’ont proposé de m’envoyer quelques livres en Service Presse et c’est avec grand plaisir que j’ai accepté. Je les remercie d’ores et déjà de m’avoir sollicitée.

Kennes Editions publient les livres d’auteures Québecoises reconnues et ont la particularité de n’avoir modifié aucun mots et expressions propres au Québec. (C’est d’ailleurs un aspect que j’ai bien apprécié).

Les souliers de Mandela est sorti en librairie le 4 juin dernier.

Eza Paventi, Les souliers de Mandela. Couverture.

Le début

La lumière crue des plafonniers lui fait l’effet d’une douche froide. Elle se déplace à petits pas dans l’aéroport, son sac de voyage aussi lourd que sa tête. Elle descend à Johannesburg. Elle pourrait être à Sydney, Tokyo, ou Helsinki. Ça n’a pas d’importance. Elle lance quelques regards à tout hasard. C’est étrange, aucun Noir ne se promène dans les corridors luisants de propreté. Une majorité invisible dans ce pays, suppose-t-elle. Elle cherche à travers la foule le responsable de son stage, un certain Thomas. Elle croit le reconnaître près d’une tabagie.

L’histoire

Fleur Fontaine est une jeune Québecoise d’une vingtaine d’années, étudiante en journalisme. Nous faisons sa connaissance alors qu’elle arrive en Afrique du Sud pour y effectuer un stage de plusieurs mois. On apprend rapidement qu’elle a choisi de venir dans ce pays plus par dépit que par réelle envie. Elle fuit une défaite amoureuse qui l’a réellement secouée. Elle est donc là sans conviction, son cœur est froid. Ce pays dont elle entend parler, comme chacun de nous, de loin, de l’Apartheid, de Nelson Mandela, elle va le découvrir petit à petit et son regard va changer face aux expériences auxquelles elle va être confrontée.

Mon avis

Je dois avouer que j’ai commencé la lecture de ce roman avec un a priori et ce à cause de la couverture du livre. Je la trouvais un peu « girly » et j’avais peur que le livre le soit aussi. Si on jette un œil aux livres que je lis on peut se rendre compte que je lis très rarement des livres « légers, de filles ».

Puis les premiers chapitres m’ont fait croire que ce que j’allais lire était un documentaire, chose que je n’avais pas vraiment envie de lire.

Me voilà donc partie avec des idées préconçues, qui heureusement ont commencé à se dissiper au fur et à mesure que j’avançais dans la lecture. J’ai fini par être happée par ce récit poignant. C’est un livre qui nous fait découvrir la vraie Histoire de l’Afrique du Sud. A travers le regard de Fleur Fontaine, notre vision occidentale en prend un sacré coup. Au début du livre, on est comme elle, loin de savoir ce qu’est la vie au quotidien dans ce pays, quand on est Noir. On se retrouve face à ce que vivent ces gens chaque jour, comme par exemple le fait d’aller « voler » l’électricité, ou encore, on se retrouve face à des témoignages durs.

Ce livre est une remise en question et un voyage intérieur. Nous aussi, nous nous sentons concernés.

Certains passages sont émouvants, comme par exemple la visite de Robben Island, où Nelson Mandela a été emprisonné durant 27 ans. En même temps, on y découvre de beaux paysages.

Personnellement j’entends parler de l’Apartheid depuis mon adolescence, en « bruit » de fond. Je me souviens avoir été choquée par l’emprisonnement de Nelson Mandela. Mais je n’avais jamais approfondi la question. Ce roman m’a permis de me rendre compte de ce qui se passe réellement là-bas.

Certains passages nous font réfléchir. Comme cette phrase qui m’a marquée :

Je m’en veux en cet instant de me savoir si privilégiée, si Blanche.

Dans nos vies de tous les jours, dans notre petit confort, on oublie que dans le monde il existe encore des pays opprimés.

Voilà un livre, bien écrit, que j’ai dévoré en un week-end et qui est vraiment une belle découverte !

L’auteure

Eza Paventi est née au Québec. Ayant vécu en Afrique du Sud, elle a voulu retranscrire la vie des autochtones dans « Les Souliers de Mandela ». Fondatrice de Kino, mouvement international de cinéma, elle a réalisé plusieurs courts métrages sur le thème de la force et la fragilité de l’être humain. Elle est aussi coréalisatrice d’une série à propos du génocide au Rwanda et au Darfour.


Les souliers de Mandela, Eza Paventi, Kennes Editions, 2014, 426 pages. ISBN: 978-2-8758-0022-0.

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4 commentaires

  1. 28 juillet 2014

    Je suis comme toi la couverture ne m’aurait pas du tout incité à le lire et même sachant maintenant que c’est un bon livre j’avoue que ça me rebute un peu…mais le sujet et ta critique me donne tout de même envie de le lire! A voir…

    • 29 juillet 2014

      Eh oui, je ne m’attendais pas du tout au contenu en voyant la couverture 😉

  2. 28 juillet 2014

    J’adorerai lire ce type de livre où les expressions « régionales » sont conservées. Bon je retourne à ma lecture de Katarina Mazetti « Le mec de la tombe d’à côté »…

    • 29 juillet 2014

      En même temps, je n’en ai cependant pas détectées tant que ça.
      Je suis curieuse de savoir ce que tu auras pensé du livre de Katarina Mazzetti. Nous l’avons lu dans le cadre de mon club de lecture, j’ai écrit un billet sur le blog. Je n’ai pas été convaincue…

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