Pour notre dernier rendez-vous nous n’étions que quatre : Frédérique, Florence, Nadine et moi. C’était le week end du Festival du Livre à Nice. Nous avions décidé d’aller y faire un tour. Evidemment, vous vous imaginez bien que je n’allais par repartir les mains vides… J’en suis sortie avec quatre nouveaux livres. J’ai donc du mettre à jour mon article sur ma pile à lire. Ça fait peur… Elle ne diminue pas. D’autant plus qu’avec le club de lecture je dois acheter de nouveaux livres à chaque fois (mais vous savez, j’aime ça :D).
Nous devions lire Shalimar le Clown de Salman Rushdie. Ça tombait plutôt bien, car j’avais très envie de lire un livre de cet auteur. J’ai toujours entendu parler de son livre « Les versets sataniques ». J’avais 17 ou 18 ans lorsqu’il a été publié. C’était celui que je voulais lire puisque c’est à cause de lui que le gouvernement iranien a publié une fatwa contre Rushdie. Je voudrais bien juger par moi-même si ce livre est une hérésie ou pas. En tous les cas, voici la première approche faite, avec Shalimar le Clown.
Les première phrases…
A vingt-quatre ans, la fille de l’ambassadeur dormait mal pendant les nuits chaudes et sans surprise. Elle se réveillait souvent et, même quand elle finissait par trouver le sommeil, son corps ne connaissait guère de repos, il s’agitait violemment dans tous les sens comme s’il cherchait à se libérer de terribles et invisibles menottes. Elle poussait parfois des cris apeurés dans une langue qu’elle ignorait.
En résumé…
Max Ophuls est assassiné devant le domicile de sa fille illégitime India. Nous sommes à Los Angeles en 1991. Cet acte est le point de départ d’une remontée dans le temps, qui va nous faire découvrir la vraie raison, la raison pour laquelle Shalimar, son chauffeur, l’a tué. Ainsi à travers quatre flash backs qui nous ramènent notamment au temps de la seconde guerre mondiale et du triste épisode nazi, nous découvrons quatre « biographies ». Nous faisons plus ample connaissance avec Max, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Inde, de sa maîtresse Boonyi, de Shalimar qui vivaient dans la région montagneuse du Cacheminre. Pour finir, nous en saurons plus sur India. Bien évidemment, nous saurons ce qui a mené le chauffeur à assassiner son patron. Nous pourrions croire à un crime politique, mais nous nous apercevons très vite qu’il s’agit plutôt d’un crime passionnel.
Nos avis…
Nous sommes toutes tombées d’accord : ce n’est pas un livre facile à lire. On peut avoir du mal à rentrer dans l’histoire. Il faut faire face parfois à des longueurs inutiles. Ce n’est pas un roman qu’il faut lire de manière intermittente sous peine de perdre le fil de l’histoire. Nous avons toutes eu plus ou moins de mal avec les noms des personnages. Personnellement cela ne m’a pas gêné plus que ça, je ne me suis pas attardée sur ce problème, si l’on considère que cela en est un, et j’ai poursuivi la lecture. A travers ce récit nous abordons plusieurs thèmes : le Cachemire à travers les époques, une enfant, India, qui grandit sans connaître sa propre historie, le choc des cultures, les secrets de familles et leurs conséquences.
Au final, Florence a trouvé le livre très poétique et pense que c’est un livre à lire plusieurs fois. Frédérique l’a trouvé triste. Nadine a du s’accrocher pour le lire. Quant à moi, je l’ai beaucoup aimé. Certes, il y a parfois des passages un peu longs, mais comme je le disais il ne faut pas s’attarder sur ces difficultés. Les retours dans le passé m’ont beaucoup intéressé, le passage sur le Cachemire m’a donné envie d’en savoir plus sur ce « paradis perdu ». J’ai pu me projeter dans la vie des différents personnages, j’ai pu ressentir certains passages. J’ai encore des images dans la tête.
Quelques mots sur l’auteur…
Qui ne connaît pas Salman Rushdie. Comme je l’ai écrit plus haut, cet auteur a fait l’objet d’une fatwa à cause de son livre « Les versets sataniques ». Rushdie est né à Bombay en 1947. Il quitte son pays à l’âge de quatorze ans pour aller vivre en Angleterre, où il fera ses études à Cambridge. Il écrit son premier grand roman en 1981. Son style est qualifié de réalisme fantastique. Aujourd’hui il vit aux Etats-Unis.
Salman Rushdie, Shalimar le Clown, Plon 2005 – ISBN 978-2-259-19343-6
J’aime Shalimar le Clown ! Le Cachemire c’était
Beau et la vie y était douce mais ça c’était avant !
[…] – Ruiz Zafon (Carlos), L’ombre du vent -Rushdie (Salman), Shalimar le clown […]
De mémoire (lu il y a un très gros moment), il y avait aussi une histoire de parallèles dans ce que vivent les personnages, entre le Cachemire et l’Angleterre (adultère peut-être, je ne sais plus).
Pour moi Rushdie c’est comme Ishiguro ou Paul Auster. Le style y est fantastique mais la lecture en français le gomme, d’une certaine manière. Effectivement il faut lire ce genre de livre d’une traite sous peine de l’abandonner 🙂
Je te recommande tout aussi chaudement L’enchanteresse de Florence, magnifique de poésie.
Merci Stéphane ! Je note L’enchanteresse de Florence 🙂