Il y a déjà un moment, Ingrid du blog Book’Ing m’a proposé une lecture commune sur ce livre de Delphine de Vigan, D’après une histoire vraie. Je la remercie pour sa patience car, ayant pas mal de choses à faire et ayant aussi été « victime » d’une panne de lecture qui a duré plusieurs mois, je lui ai demandé de repousser à plusieurs reprises la publication de cet article. Entre temps j’ai aussi été choisie comme jury du Prix Baie des Anges pour lequel j’ai dû lire huit livres.
Avant de lire D’Après une histoire vraie je voulais aussi lire le précédant livre de Delphine de Vigan que j’avais dans ma PAL, Rien ne s’oppose à la nuit, car j’avais lu quelque part que ce livre en était la suite.
Coïncidence du timing, ce roman a été adapté au cinéma par Roman Polanski et a été présenté au Festival de Cannes qui vient de se terminer. Chose que j’ignorais.
Delphine de Vigan ou le syndrome de la page blanche
Au début du livre, Delphine de Vigan se trouve au Salon du Livre où elle signe des livres pour ses fans. Elle quitte le salon, elle doit aller retrouver son compagnon, François, dans sa maison de campagne. Elle change subitement d’avis car, fatiguée, elle décide plutôt de rentrer chez elle. Alors qu’elle fait deux courses, elle rencontre une amie, également auteure, qui l’invite à une party. C’est là qu’elle fait la connaissance d’L, une jeune femme qui lui attache beaucoup d’intérêt.
Les jours passent et tandis que Delphine a du mal à se poser et à aligner plusieurs mots pour commencer à écrire un nouveau roman, L. commence à s’immiscer dans sa vie pour l’aider à surmonter cette dépression, cette impossibilité d’écrire, ses angoisses face à ce pire cauchemar pour un auteur. Delphine se pose des questions qu’elle évince vite de ses pensées. L. commence de plus en plus à lui ressembler, elle prend sa place dans sa vie sociale, la protège, s’empare de son ordinateur…
D’après une histoire vraie, thriller psychologique ?
Avant tout, voici quelques mots sur son précédent livre, Rien ne s’oppose à la nuit. C’était le premier livre de Delphine de Vigan que je lisais. J’ai complètement accroché à ce livre d’autofiction. J’ai tout d’abord bien accroché à l’histoire qui m’a beaucoup touchée et j’ai aussi bien accroché au style de l’auteure. C’est un livre que je conseille, mais encore faut-il aimé l’autofiction.
Je dirais qu’il n’est pas forcément nécessaire de le lire avant d’attaquer D’après une histoire vraie. Certes il y a quelques références à son précédent livre, mais il est tellement connu que je ne pense pas qu’on se sente perdu.
Réalité ou fiction ?
On s’attend donc à lire un livre « d’après une histoire vraie ». Mais au fil des pages, on se demande souvent si ce qui lui arrive est réel ou pas. On ne sait pas très bien où est la vérité et où est la fiction. Il y a tout de même des informations qui nous ramènent à sa vraie vie. Elle nous parle très souvent de son compagnon François, qui lit beaucoup, qui voyage beaucoup pour ses documentaires. Ceci n’est pas sans nous rappeler que dans la vraie vie Delphine de Vigan est la compagne de François Busnel. Donc, sans arrêt, on est amené à se poser la question, savoir si ce récit est autobiographique ; eh bien on a plutôt tendance à le croire, à cause de cela. Mais quand on lit ce qu’elle écrit sur sa relation avec L. on peut se demander si ce qu’elle vit aux côté de cette femme est vraiment la réalité. Tout au long de la lecture on se demande si cette fille existe vraiment, si elle ne fait pas partie de son imagination, si elle n’est pas en train de perdre la tête. Delphine nous manipule ? Nous mènerait-elle par le bout du nez ?
Je n’en dirai pas plus. A vous de lire le livre si ce n’est pas déjà fait.
Un style très agréable à lire
Au niveau de l’écriture, j’aime beaucoup le style de Delphine de Vigan. Que ce soit dans l’un ou l’autre livre.
D’après une Histoire vraie se lit d’une traite. L’écriture est très fluide et ça fait du bien de temps en temps de lire ce genre de littérature, sans devoir réfléchir ou trop se concentrer pour comprendre l’histoire. C’est pourtant un sacré pavé. On est bien accroché au livre, fiction ou pas, on peut dire qu’il y a un sacré suspense, parce qu’on ne sait pas à quoi s’en tenir. On se pose des tas de questions tout au long de la lecture. A plusieurs reprises j’aurais aimé avoir Delphine de Vigan près de moi pour lui poser toutes les questions que je me suis posées. Je me suis aussi dit que, en effet, c’est une histoire qu’on peut vraiment adapter à un film.
Personnellement je trouve cela dommage d’en avoir fait un film. Mais c’est le cas de plein de réalisations. Pour ça je suis une puriste, je préfère les livres aux films, même si j’ai parfois été agréablement surprise.
Merci encore Ingrid d’avoir fait sortir ce roman de ma PAL et aussi de m’avoir tirée de mon syndrome de la page blanche à moi aussi. Car c’est aussi ce que je vis depuis plusieurs semaines, voire mois : une panne de blog
Vous pouvez trouver son avis ici
Merci Valérie, tu m’as donné envie de le lire 🙂
Tu me diras ce que tu en penses quand tu l’auras lu. On pourra peut-être en discuter autour d’un café à Paris Web 🙂
Ravie que tu aies aimé toi aussi l’habileté avec laquelle l’auteure nous mène par le bout du nez…
J’ajoute tout de suite le lien vers ton billet dans mon article.
Merci encore pour cette proposition de lecture commune 🙂