Albert Camus est un auteur dont je n’ai presque rien lu. Son roman, L’étranger, je l’avais déjà lu lorsque j’étais au collège (en 5ème ou 4ème, je ne sais plus exactement). Cette lecture scolaire m’a laissé un très mauvais souvenir. À tel point que je me suis toujours dit que je n’aimais pas cet auteur. Je me suis essayée à lire La Peste quand j’étais à la Fac, mais j’avais un tel à priori que je ne l’ai pas terminé (en plus, j’étais restée sur le premier degré de lecture…).
Je pense que j’étais trop jeune quand j’ai lu Camus pour la première fois. Parfois, à l’école on nous fait lire des bouquins qu’on devrait lire plus tard. Finalement, ça ne m’étonne pas qu’il y ait des personnes qui n’aiment pas tellement lire.
Le fait de ne pas aimer cet auteur me coûtait beaucoup, car j’ai toujours aimé Camus en tant que personne.
Je me suis toujours dis que je laisserai une nouvelle chance à L’Étranger. Alors, il était là, dans ma bibliothèque, à attendre que je le reprenne. J’avais toujours cette appréhension qui confirmerait que je ne l’aimerai définitivement pas.
L’Étranger, une deuxième chance pour Camus
C’était une très bonne idée que de donner une deuxième chance à ce roman. Parce que j’ai vraiment accroché. Le style simple et efficace m’a beaucoup fait penser à d’autres auteures de la même époque que Camus, comme Marguerite Duras, Françoise Sagan ou encore, dans un autre registre un auteur comme Giorgio Bassani. Il et elles ont aussi écrit des romans narratifs.
J’ai d’ailleurs lu qu’il a été adapté au cinéma par Luchino Visconti avec Marcello Mastroianni et ça ne m’étonne pas. C’est vrai que c’est un livre qu’on peut adapter au cinéma. Et ça ne m’étonne pas qu’il ait été réalisé par un Italien. C’est bien le genre des films de la fin des années 60 en Italie, ou si c’était en France, ça aurait fait un bon film de la Nouvelle Vague.
Enfin, je voudrais noter quelque chose, c’est que je n’avais vraiment aucun souvenir de l’histoire de ce livre. Je ne comprends pas ce qui a pu arriver, puisque je l’ai lu en cours de français. J’ai complètement occulté ce livre.
Meursault, ce drôle de personnage
Je ne sais pas quoi penser de Meursault, le narrateur. C’est quelqu’un de froid, dénué d’émotion, qui n’a pas d’avis sur rien, qui répond toujours de manière neutre, qui se laisse un peu entraîner dans des histoires, même s’il n’en a pas envie. Est-ce que j’ai de la sympathie pour lui ? En général c’est ce qu’il se passe quand on se met dans la peau du narrateur d’un livre non ? Je ne crois pas.
En fait il est « étranger » à lui-même. Complètement à côté de la réalité. Il n’a que faire des choses de la vie. Il n’a jamais d’avis. Il se « fout » un peu de tout.
D’ailleurs ce comportement lui jouera un mauvais tour dans la seconde partie du roman.
Je ne veux pas trop en dire ici, car il doit encore y avoir des personnes qui n’ont pas encore lu ce bouquin. Parce que partout sur le web, quand on cherche à avoir des infos sur ce livre de Camus, on nous raconte l’histoire, voire le dénouement. Ce genre de chose m’embête au plus haut degré. Ce n’est pas parce que c’est un Classique que tout le monde l’a forcément lu…
Donc, ce fût une vraie (re)découverte. Je vais maintenant aller chercher La Peste dans ma bibliothèque, car je pense que mon regard par rapport à Camus a changé en bien.
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